Esmée ☽ esclave de ma cause mais j'ai choisi mes chaines

༄ IDENTITÉ : ( e s m é e ), ça glisse sur les lèvres sans même qu'on s'en rende compte. Ça prend la fuite à toute vitesse et vient mourir une fois le dernier son lancé dans les airs. Ça claque contre ton cœur et ça te brûle la peau. Esmée, c'est tout ce qu'ils t'ont laissé, avant de te jeter en pâture à ce monde sans même se retourner. Deux syllabes qu'on a laissé au destin, qu'on n'aimait pas assez leur donner un sens. ( a m b r o s i ), qui ne t'appartient pas vraiment, mais que le ciel t'a envoyé. Mélodie d'amour que des visages inconnus ont décidé de te chanter pour panser les trous ancrés à ton cœur. Pour une fois dans ta vie, t'as été l'évidence ; la leur. Puis t'as fini par tout foutre en l'air, encore. ༄ ÂGE : ( v i n g t - s e p t a n s ), qui deviendront rapidement vingt-huit. Le métronome s'affole, le sablier s'envole, et toi, t'es perdue au milieu. Le temps s'égraine, pourtant rien ne change. Gamine trop encrée dans le passé, incapable d'avancer. À l'aube de ta trentaine, tout ce qu'il te reste, ce sont les souvenirs déformés d'un passé idéalisé, construit de toute pièce pour que le présent ne puisse jamais être à la hauteur. ༄ ORIGINES ET NATIONALITÉS : Le dossier d'adoption parle d'un père juif et d'une mère italienne, allemande, galloise et anglaise. Beaucoup de mots, pourtant pas un prénom, pas une photo, pas une putain de lettre qu'on aurait laissée pour t'expliquer. Toi, la seule chose que tu sais vraiment, c'est qu'il y a écrit ( a m é r i c a i n e ) sur ton passeport et tu dis à qui veut l'entendre que ça te suffit. Menteuse. ༄ ORIENTATION SEXUELLE ET STATUT CIVIL : Les opales avides qui se perdent sur les silhouettes qui dansent. Fortes et fières, douces et sensuelles, t'aimes tout ce que le monde a à offrir dans l'intimité de ta chambre. ( b i s e x u a l i t é ) que tu n'assumes qu'à demi-mots, dont tu parles à peine parce que poser les mots ça rend les choses réelles. L'palpitant enchaîné au passé, son prénom qui tourne en boucle et l'souvenir d'un nous qui n'existe plus depuis des années. Perdue, accrochée à un souvenir idéalisé, à un lui qu'il n'est certainement plus. ( c é l i b a t a i r e ), qui pourrait t'aimer ? T'es pas capable de le faire toi-même.༄ PROFESSION : écrire ici la profession de votre personnage. ༄ GROUPE : ( g r o u n d e d t i d e s ), peut-être qu'un jour tu seras assez bien, suffisante, et que la vie sera douce. ༄  CRÉDITS : écrire ici les crédits pour ta fiche de présentation (images et citations)

༄ ÂGE : 28 ans très prochainement. ༄ COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM : via les top site ༄ TON PERSONNAGE : inventé. ༄ UN DERNIER MOT : ça fait trèèès longtemps que je n'ai pas rp et l'écriture me manquait beaucoup, j'espère réussir à trouver une petit place à esmée par ici   .  

Les derniers mots qui viennent ricocher sur ta peau, et le monde s’éteint brusquement. C’est comme si rien n’avait jamais eu de sens, jusqu'ici. Toutes ces fois où tu ne t’es pas sentie à ta place, pas complètement là, pas complètement toi. Tous ces moments de doutes, d’incompréhension, d’incertitudes glaçantes. Toutes ces fois où les accords sonnaient faux, où cette mélodie n’était pas tienne, où elle ne t’emportait pas comme elle emportait le monde autour de toi. Toutes tes peurs et tes insécurités, toute cette pression comme un poids lourd sur tes épaules d’adolescente en quête d’identité, d’émotions, de frissons. Rien n’a jamais fait sens. Absolument rien de tout ce que tu nourrissais à l’intérieur de toi, de tout ce qui t’a toujours hanté profondément. Rien, jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui les silences font sens, ils font du bruit. Les insécurités de ton âme et cette sensation de n’avoir jamais été, et de n’être jamais, réellement à ta place ; tout devient limpide. Claire comme de l’eau de roche et en même temps si confus, étrange. Papa et maman ont posés les mots sur cette douleur silencieuse qui te ronge le cœur depuis ton plus jeune âge. Tu as été adopté, Esmée. Gamine encombrante, dont ils ne voulaient pas, tes géniteurs. Petit être sans défense, qui n’avait rien demandé et qu’on a abandonné sans rien lui laisser. Rien d'autre que cinq lettres en guise d'identité. Maman a déposé les mots avec douceur, consciente des maux ancrés en toi. Elle a toujours été comme ça ; attentive, agréable et souriante. Le véritable soleil de la maison. Papa a toujours été plus en retrait, plus difficile à cerner, moins démonstratif. Voir des perles d’eau salées rouler sur ses joues à l’annonce de la vérité qu’ils t’avaient si longtemps caché te soulève le battant, parce que tout ça, ce n’est pas lui. Tout est embrumé, si bien que tu ne sais pas ce que tu ressens face à ça. Le tourbillon de tes émotions en oppositions t’emporte, t’envole violemment. Tout implose en toi et vient entailler un peu plus ton âme. Tes pensées se mélangent. Plus rien n’a de sens. Mais tout en a tellement, du sens, au final. Ils sont là, face à toi. La main de maman serre la tienne très fort, comme si tu allais t’envoler, disparaître, l’abandonner là. Pourtant, tu te sens seule. Comme s’il n’y avait plus rien autour de toi, simplement un vide et un silence interminable. L’immensité de cette réalité te fait peur. Elle te terrorise, même. C’est comme si tu n’avais plus que toi-même. Le problème étant que tu ne sais même plus qui tu es dans le fond. Tout ce que tu prenais pour vrai, que tu considérais comme acquis, comme des parties de toi, ne sont que des mensonges. Jeune femme bancale construite sur un mirage. Pourtant l’amour était là. Alors que faire ? Que dire ? Que ressentir ? Tu n’en sais rien. Tout ce que tu sais, c’est que tu ne te sens pas apte à sécher leurs larmes, à les rassurer. Pas maintenant. Et tu te détestes sincèrement de ne pas être capable de lancer un simple rien de tout ça n'a d'importance, j'vous aime.



« C’est plus possible entre nous, on se fait beaucoup trop de mal. Je crois que… tu serais mieux sans moi. » Le cœur qui implose alors que tes doigts appuient sur envoyer. Les opalines embrumées, tu fixes le plafond de ta chambre pour ne pas laisser tes sentiments couler. Tu l’aimes, Jules. Tu l’aimes plus que tu n’as jamais aimé personne. Il a été une évidence, dès les premiers mots échangés. C’est comme si une force magnétique te poussait irrémédiablement vers lui. Jules, cet être hypnotique, poétique, fissuré et lumineux. Jules, tu t’es sentie connecté à son âme, à son être, à son cœur, instantanément. Jules, t’en es tombée éperdument amoureuse, sans même avoir vu son visage ; juste à travers ses mots. Jules, t’en as été persuadée dès les premiers je t’aime que vous vous êtes échangés, sans détour et sans artifices, c’était ton âme-sœur. « Je t’aime. Je t’aime de tout mon être. Et, je crois que je t’aimerais toute ma vie. Tu m’as marqué, Jules. » Des perles d’eau salées sont prêtes à rouler le long de tes joues, pour venir mourir sur le coin de tes lèvres, mais tu appuies une nouvelle fois sur envoyer. Pleine de fissures, le désespoir prêt à t’engloutir et l’envie irrémédiable de lui écrire oublies tout ça. je t'aime et on peut tout surmonter ensemble. pardonne moi. pourtant, tu dois aller au bout de tout ça. Ça fait des semaines, des mois que tu y penses, que tu te tortures en te demandant si tu es véritablement faite pour lui. Si vous êtes véritablement fait l’un pour l’autre. Jules, tout le sépare de toi : les centaines de kilomètres que le monde a mis entre vous, vos presque 6 années d’écarts alors que t’es à peine sortie du lycée, vos expériences de la vie. Jules, tu l’as rencontré sur le net, via une plateforme d’écriture et, dès vos premiers échanges, t’as ressentie cette envie de plus. Elle t’a dévoré, cette envie de prolonger les discussions, de continuer à rire ensemble, de vous dévoiler l’un à l’autre, d’être proche de lui ; d’une manière ou d’une autre. « J’ai pas envie de partir. Pas envie de t’abandonner, de nous abandonner. J’ai pas envie d’faire ça, Jules. Mais je crois que l’un de nous deux doit le faire, parce qu’on va finir par se consumer l’un l’autre. » Les fissures sur ton battant qui s’ouvre plus grandes encore, tu te noies dans ce torrent de larmes qui ne suffit pas à matérialiser la douleur que tu ressens. Jules et toi, vous êtes passé par de nombreuses étapes et, en moins de deux années, la vie ne vous a pas épargnés. La différence d’âge, d’expérience, a fini par te mettre dans une situation compliquée ; persuader de ne pas être assez bien, pas assez mature pour le comprendre. Pas suffisamment prête pour quelqu’un comme lui. Pas armée pour comprendre que la lune et le soleil peuvent coexister. Gamine au passé amoureux presque vide, le cœur qui ne s’est jamais réellement, sincèrement, profondément, gorgé d’amour pour quelqu’un. Tête blonde en manque de maturité, incapable de partager ses insécurités de la bonne manière, incapable de comprendre qu’il faut s’aimer pour pouvoir aimer quelqu’un d’autre correctement. Gamine sans amour-propre, face à un homme pleinement conscient de ce qu'il est, de son charisme, de la profondeur de son esprit, qui a déjà vécu mille vies ; vous n’étiez qu’une bombe prête à exploser. Tu lui as demandé de te rassurer, de t’aimer si fort que tu n’aurais pas besoin de t’aimer toi-même. Tu lui as demandé des choses que tu étais la seule à pouvoir faire, et vos cœurs ont brûlé.

(uc)